CLUB - Yverdon attire les cadors européens grâce au sytème D

La Lovats International Cup mettra aux prises ce week-end huit équipes dont les champions de Russie, de Turquie et de Finlande.

La ville d’Yverdon est connue pour ses menhirs. Elle le sera désormais pour ses irréductibles handballeurs. Comme dans Astérix, les joueurs nord-vaudois ne sont peut-être pas nombreux, mais ils possèdent une potion magique qu’on leur envie jusqu’en Suisse alémanique: le système D.
Dans le «no man’s land» du handball qu’est (presque) la Suisse romande, les Yverdonnois organisent depuis quatre ans un tournoi qui prend petit à petit des proportions étonnantes. La Lovats (ndlr: du nom d’un garage partenaire) International Handball Cup, accueillera samedi et dimanche huit équipes venues de toute l’Europe. «Il y a quatre ans, pour notre première édition, nous avions réuni des formations de LNB et nous étions déjà heu- reux, s’amuse le président yverdonnois Yves Pfister. La spirale positive et l’enthousiasme que nous avons mis dans le projet sont la base de notre évolution.»

Aujourd’hui, le petit tournoi est devenu le plus important de Suisse. Il met en compétition des cadors du continent. Comme Chekhovskie Medvedi (ex-CSKA Moscou), 18 fois champion de Russie et tenant du titre national et de la Coupe. Cette équipe participe à la Ligue des champions, à l’instar du Besiktas Istanbul, 11 fois champion de Turquie (dont 2015). Riihimäen Cocks (six fois champion de Finlande, dont 2015), Nordsjaelland (1re division danoise), Forst Brixen (2 fois champion d’Italie), St. Otmar Saint-Gall (7 fois champion de Suisse), Grasshopper Amicitia (21 fois champion de Suisse) et Yverdon (1re ligue, seul club amateur) complètent le casting.

Petit miracle

Avec un budget de 75 000 francs, les organisateurs n’ont pas l’assise financière suffisante pour offrir la moindre prime d’engagement. Tous viennent à leurs frais. Seuls Medvedi et Besiktas logent gratuitement dans un hôtel partenaire du tournoi. En retour, l’organisation fournit la subsistance, le transport entre l’aéroport et Yverdon et l’assurance de disputer une épreuve d’un niveau élevé. Un argument de taille pour ces équipes qui démarreront leur championnat une semaine plus tard. Le petit miracle du handball que représente ce tournoi n’aurait pas lieu sans le carnet d’adresses de Zoltan Majeri, entraîneur et manager de l’Union sportive Yverdon. L’homme a roulé sa bosse en Europe, remportant les championnats de Roumanie, d’Ukraine et d’Islande en tant que joueur. Il a disputé la Ligue des champions, les autres Coupes européennes et entraîné en Islande et au Danemark. De quoi nouer des contacts qui valent aujourd’hui de l’or. «En Suisse allemande, on nous demande: «Mais comment faites-vous? On a plus d’argent que vous et on n’y arrive pas!» raconte Yves Pfister. 

Attirer les gros poissons du handball est une chose. Encore faut-il savoir les garder. «Quand des équipes comme Cocks ou Nordsjaelland constatent qu’elles sont bien reçues, que l’organisation au niveau de la nourriture et des transports fonctionne bien, elles ne demandent qu’à revenir, observe Grégoire Wyss, responsable des réseaux sociaux du club. On est peut-être un club amateur, mais on n’est pas des rigolos!»

Yverdon sans complexe

Pour Yverdon, le point d’orgue sera son match contre l’ogre russe Medvedi (samedi à 17 h 15). Une rencontre forcément déséquilibrée qui réjouit Zoltan Majeri. «Eux sont pros et s’entraînent 10 fois par semaine contre trois séances pour nous. Mais qu’importe. Il faut jouer chaque match pour le gagner, peu importe l’adversaire. Pourquoi penser qu’on est petit? Il faut jouer, même s’il y a un monde d’écart entre nous. L’an dernier, nous n’avons été battus que de quatre points face à Cocks, alors qui sait? On ne perd jamais si on apprend de ses défaites.»
Cette philosophie gagnante a permis au club yverdonnois de doubler ses membres en sept ans. Ils sont aujourd’hui 200, dont 140 juniors à construire l’avenir du handball dans la région.

Le champion Barcelone dans le viseur

Le tournoi yverdonnois a grandi si vite qu’il se met à espérer engager le champion d’Europe, Barcelone. Des contacts ont été entrepris dans ce sens. Bonne nouvelle: le géant catalan n’a pas fermé la porte. Mais cela aurait un prix. «Si Barcelone venait, nous devrions tout payer, y compris les billets d’avion. Et cela pour les joueurs comme pour le nombreux staff», explique le président de l’US Yverdon Yves Pfister. La note atteindrait alors entre 30 000 et 50 000 francs uniquement pour cette équipe. Conscients d’avoir un bon coup à jouer avec le Barça, les handballeurs yverdonnois se donnent la chance d’y arriver et cherchent des solutions au niveau du sponsoring. La ville, dont la contribution se monte actuellement à 15 000 francs, serait notamment sollicitée. Elle aurait tout intérêt, pour son rayonnement, de jouer le jeu.

Les organisateurs ont aussi frappé à la porte des clubs de l’élite française et allemande, mais comme ceux-ci sont engagés en Coupe, la réponse a été négative. En outre, une équipe de D2 française a été approchée, mais celle-ci exigeait une prime d’engagement incompatible avec le budget de la Lovats Cup. Dommage, la présence d’une formation du pays champion du monde et médaillé d’or olympique aurait attiré quelques supporters supplémentaires de France voisine.

Pierre-Alain Schlosser.

Journal 24 Heures

HOMMES 1 - L’USY s’impose au petit trot pour la reprise

Les joueurs de la Cité thermale ont débuté la nouvelle année comme ils avaient terminé la précédente: par une victoire sans coup férir.

Pour leur rentrée des classes d’après-Fêtes, les handballeurs de l’USY étaient opposés aux Bâlois de Birsfelden II, qui comptent parmi les équipes menacées de relégation. Déjà vainqueurs en terres alémaniques au match aller, les protégés du mage Zoltan Majeri ont confirmé leurs bonnes dispositions, malgré un départ en mode diesel.

Il aura, en effet, fallu attendre presque un quart d’heure de jeu pour qu’Yverdon, mené au score dès l’entame de la partie, rétablisse la parité à 6-6. La suite s’avérait plus simple pour l’équipe locale qui, une fois devant, a fait la course en tête, sans se retourner, et qui n’allait plus être rejointe par des adversaires devenant plus nerveux au fil des minutes, au fur et à mesure qu’ils sentaient la rencontre leur échapper.

«Un effectif décimé»

«Après un bon match de préparation contre Yellow Winterthour, nous attendions Birsfelden de pied ferme, et cette reprise du championnat s’est déroulée comme nous l’espérions. » Ces propos, rassurants et rassurés du pivot de l’USY Cyrille Steffen trouvaient confirmation dans la bouche de son coéquipier Guénolé Théault: «Nous avons disputé une bonne partie. Collectivement soudés, nous n’avons pas relâché la pression et nous avons pu maintenir un rythme linéaire durant toute la seconde période, malgré un effectif toujours décimé par nos nombreuses absences.»

Privée en effet de pas moins de cinq éléments, la formation nord-vaudoise évolue constamment sur le fil du rasoir, avec un banc ainsi limité à quatre remplaçants contre Birsfelden, en plus du gardien. Chaque succès engrangé est donc accueilli avec satisfaction par l’ensemble du staff yverdonnois. Et le succès de samedi permet à Zoltan Majeri et sa troupe de remonter au quatrième rang du classement provisoire. Avec, de surcroît, une excellente opération sur le plan comptable, puisqu’ils s’éloignent un peu plus encore de la zone des barrages avec, dorénavant, une marge de dix longueurs sur celle-ci, à dix rencontres du terme de la saison. Un viatique qui leur permet d’aborder la suite avec davantage de sérénité.

US Yverdon – TV Birsfelden II 34-26 (17-12)

Yverdon: Grande (Evard); Wintsch (5), Dutertre (2), Loichot (1), Théault (5), Hirsbrunner (2); Steffen (6); Vékony (6/4), Jutzeler (5), Monnard (1), El-Dib (1). Entraîneur: Zoltan Majeri.

Birsfelden: Cardoso (Aebi, Lüthy); Stohler, Lenzin (2), Morf, Sebele (8), Hardegger (3); Spänhauer (6/1); Jutzeler, Müller (2), Seewer (1), Berger (3), Senn (1). Entraîneur: Christoph Wesp.

Notes: Salle Léon-Michaud, 170 spectateurs. Arbitrage de Mmes Kunze et Burchardi. Pénalités: 4×2’ contre Yverdon; 7×2’ contre Birsfelden. 60e: cartons rouges à Müller et Lenzin.

Aurélien Alba

Journal La Région Nord-Vaudois

DAMES 1 - Les filles au sommet...

Les filles d’Yverdon-Crissier ont remporté le choc au sommet de 1re ligue chez les Schwytzoises de Muotathal, dimanche. Une victoire 25-22 qui permet aux protégées de Zoltan Majeri de virer seules en tête à la michampionnat.

Les néo-promues sont plus que jamais candidates à la LNB.

Aurélien Abla.

Journal La Région Nord-Vaudois

Hommes 1 - Un renfort et une victoire pour l’USY.

Yverdon a battu, non sans peine, la lanterne rouge Viège 31-24, samedi, aux Isles. La nouvelle recrue Quentin Dutertre a convaincu.

Opposé à Viège, actuel bonnet d’âne du groupe, l’US Yverdon a souffert mille maux pour arracher un succès laborieux, qui a mis longtemps à se dessiner.

Une victoire (31-24) logique, certes, qui permet aux Nord-Vaudois de s’éloigner un peu plus de la zone dangereuse, dans un championnat plus serré que jamais, puisque seuls six points séparent le troisième (Bienne) du neuvième (Leimental), tandis que les barragistes et le relégable sont plus largement distancés.

Pour l’USY, les deux principales satisfactions de la soirée de samedi dernier résident tout naturellement dans les deux points acquis grâce à la victoire et dans la prestation plus qu’encourageante de Quentin Dutertre, pour sa première apparition sous ses nouvelles couleurs. Un renfort au bras gauche aussi solide que précis, qui apportera sans nul doute du sang neuf au sein d’une formation dont l’infirmerie se vide peu à peu.

Ce Français de 28 ans, domicilié à Neuchâtel depuis plus de trois ans, se montrait ravi de son entrée en matière: «En Suisse, je jouais en 4e ligue, et je voulais franchir un palier. A Yverdon j’ai trouvé un club avec une belle mentalité, qui m’a tout de suite bien accueilli. Mes débuts sont positifs, ce d’autant que la victoire est venue nous récompenser.»

Le pivot Cyrille Steffen ne boudait pas non plus son plaisir: «Je suis très content de ce succès devant nos supporters. Il nous fallait ramener les deux points, contrat rempli.»

Il reste un match à Yverdon (samedi, à Birsfelden, contre l’un des deux barragistes actuels) avant une trêve qu’elle mettra à profit pour recharger des batteries quelque peu à plat.

 Aurélien Alba

Journal La Région Nord-Vaudois